Stratégie Écophyto 2030 : Les 5 axes clés
La Stratégie Écophyto 2030 s’inscrit dans une ambition forte : réduire de 50 % l’usage et les risques des produits phytopharmaceutiques d’ici 2030. Face aux enjeux environnementaux et sanitaires, la France adopte une approche globale pour accompagner les agriculteurs vers des alternatives plus respectueuses de la santé et de la biodiversité. Découvrez les 5 axes majeurs qui structurent cette stratégie.
1. Développer des alternatives aux pesticides
Avec la diminution progressive du nombre de substances actives autorisées en Europe, il est essentiel d’anticiper et de proposer des solutions alternatives. L’objectif est d’éviter les impasses techniques pour les agriculteurs tout en garantissant la souveraineté alimentaire.
- Planification des alternatives par filière et par usage.
- Favoriser le biocontrôle et les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP).
- Encourager l’innovation en matière de techniques agricoles et de gestion des bioagresseurs.
- Réduire la concurrence déloyale en instaurant des normes « miroirs » pour les importations.
Objectif : Substituer progressivement les pesticides chimiques par des solutions durables.
2. Déployer des pratiques agroécologiques dans toutes les exploitations
L’agriculture française doit évoluer vers des systèmes de production plus résilients et économes en intrants chimiques. Pour y parvenir, l’État prévoit un accompagnement renforcé des agriculteurs.
- Mieux connaître les usages des pesticides pour identifier les bonnes pratiques.
- Soutenir les exploitations en transition grâce à des aides adaptées (PAC, formations, conseils).
- Développer des filières à faible impact environnemental (agriculture biologique, HVE).
- Diffuser l’information sur les maladies et ravageurs pour anticiper les traitements nécessaires.
Objectif : Massifier l’agroécologie et généraliser des pratiques plus durables.
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3. Réduire les risques pour la santé et l’environnement
Les impacts des pesticides sur la santé humaine et les écosystèmes sont bien documentés. Écophyto 2030 met l’accent sur une meilleure surveillance et une réduction drastique des risques.
- Renforcer la surveillance des pollutions et l’évaluation des expositions aux pesticides.
- Mieux protéger les travailleurs agricoles via des équipements et des formations adaptés.
- Améliorer la protection des riverains et réduire les traitements à proximité des habitations.
- Encadrer les usages non agricoles (espaces verts, jardins privés, infrastructures).
Objectif : Diminuer l’exposition aux pesticides et préserver la qualité des ressources naturelles.
4. Investir dans la recherche, l’innovation et la formation
La transition agroécologique repose sur une recherche active et une transmission des connaissances auprès des agriculteurs et futurs professionnels.
- Développer un programme de recherche dédié pour trouver des alternatives efficaces.
- Renforcer la formation initiale et continue des agriculteurs sur les nouvelles pratiques.
- Faciliter l’accès aux innovations technologiques et agronomiques.
- Créer des synergies entre les chercheurs, les agriculteurs et les entreprises du secteur.
Objectif : Accélérer le développement et la diffusion de solutions durables pour l’agriculture.
5. Territorialiser la stratégie et assurer son suivi
Pour garantir l’efficacité du plan, une gouvernance nationale et territoriale solide est mise en place.
- Mobiliser les acteurs locaux (régions, chambres d’agriculture, coopératives).
- Suivre l’évolution des objectifs avec des indicateurs précis.
- Assurer un pilotage financier efficace pour maximiser l’impact des mesures.
- Impliquer le public et les citoyens à travers des campagnes de sensibilisation.
Objectif : Adapter la stratégie aux réalités locales et assurer son efficacité sur le terrain.
L’obligation du carnet de plaine digital en 2026 :
Dans le cadre de la Stratégie Écophyto 2030, une nouvelle réglementation entrera en vigueur en 2026 : l’obligation pour les agriculteurs de tenir un carnet de plaine digital de suivi des traitements phytosanitaires. Cet outil vise à renforcer la transparence et le suivi des pratiques agricoles en matière d’utilisation des produits phytopharmaceutiques.
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Un suivi en temps réel pour une meilleure traçabilité
Le carnet digital permettra de recenser et documenter en temps réel :
- Les produits utilisés (type, dosage, fréquence).
- Les conditions d’application (météo, stade de culture, parcelle concernée).
- Les alternatives mises en place pour réduire l’usage des pesticides.
Un outil d’aide à la décision et de conformité
Grâce à une interface connectée aux bases de données réglementaires, ce carnet aidera les agriculteurs à optimiser leurs pratiques en tenant compte des restrictions en vigueur et des bonnes pratiques agroécologiques. De plus, il facilitera les contrôles administratifs et l’accès aux aides publiques conditionnées à des engagements en faveur de la réduction des intrants chimiques.
L’instauration de ce carnet numérique s’inscrit dans la volonté de massifier l’agroécologie en France et de garantir une meilleure traçabilité des pratiques agricoles. Ce dispositif renforcera la confiance des consommateurs et des acteurs de la filière en mettant en avant les efforts des agriculteurs engagés dans la transition écologique.
