Blog & actualités

Le stockage du carbone dans les sols

Publié par L'équipe Marketing, le 05/03/24

Le stockage du carbone dans les sols représente une stratégie clé dans la lutte contre le réchauffement climatique, dans un contexte où la neutralité carbone est un défi que la France souhaite relever d’ici 2050.

L’agriculture française émet 21% des gaz à effet de serre (GES), cependant, le secteur agricole présente la particularité d’être émetteur tout en ayant une capacité élevée de stockage carbone dans les sols et la biomasse.

Le stockage du carbone dans les sols ne se contente pas de compenser les émissions de gaz à effet de serre. Il contribue également à améliorer la qualité des sols, à renforcer la biodiversité et à augmenter la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques.

Qu’est-ce qu’un puits de carbone ?

Un puits de carbone est un réservoir qui cape et stocke le carbone atmosphérique de façon durable et pérenne. La France encourage donc les pratiques agricoles et forestières favorisant le stockage de carbone dans les sols à travers des démarches telles que le Label Bas Carbone.

Les politiques environnementales actuelles visent à préserver et à étendre ces puits de carbone par divers moyens, notamment la reforestation et l’amélioration des pratiques agricoles.

Ces initiatives sont soutenues par des accords internationaux, tels que l’Accord de Paris sur le climat, qui encouragent les pays à prendre des mesures concrètes pour augmenter leur capacité de stockage de carbone et atteindre la neutralité carbone.

Quels sont les différents types de puits de carbone ?

Les principaux puits de carbone naturels sont :

Les sols

Les océans

Les forêts

Les sols agricoles stockent du carbone par accumulation de matière organique. Ce phénomène est le résultat de la photosynthèse, un processus durant lequel les plantes, grâce à l’énergie solaire et à l’eau, synthétisent des nutriments.

Ce cycle implique à la fois la biomasse vivante, qui absorbe le carbone atmosphérique, et la biomasse morte, dont la décomposition enrichit le sol en matière organique et, par conséquent, en carbone. La matière organique, produite par les plantes, les animaux, les champignons et les micro-organismes, se décompose et contribue à l’augmentation du stock de carbone dans les sols.

Comment stocker du carbone dans les sols ?

Le stockage du carbone “C” dans les sols s’effectue principalement par la séquestration du dioxyde de carbone “CO₂” atmosphérique, transformé en matière organique par les plantes lors de la photosynthèse.

Le carbone est alors incorporé dans le sol sous forme de matière organique stable dans leurs composants souterrains, comme les racines, les litières et les exsudats racinaires, ainsi que dans leurs parties aériennes telles que les feuilles, la paille et les résidus de cultures.

Vous souhaitez réaliser l’évaluation du potentiel de crédits carbone
de votre exploitation ?

En 15 minutes, Carbon Tester fournit le bilan net de l’exploitation, ainsi que le potentiel de crédits carbone par rapport à 10 leviers issus de la méthode Label bas-carbone Grandes Cultures.

Découvrez Carbon Tester

Ce premier diagnostic permet d’éviter un engagement couteux et chronophage aux exploitations ne bénéficiant pas d’un potentiel carbone suffisant.

Plusieurs pratiques agricoles favorisent cette séquestration :

L’agriculture régénérative : la rotation des cultures, le paillage, l’agroforesterie et le pâturage géré, contribuant à augmenter la matière organique du sol.
La réduction du travail du sol permet d’atténuer l’impact sur la répartition de la matière organique dans les premiers horizons de sol (0-30 cm)
L’application de compost et d’autres amendements organiques : enrichissement du sol en carbone.

Ces pratiques ne permettent pas seulement de stocker du carbone, elles améliorent également la fertilité du sol, la rétention d’eau et protège la biodiversité.

Estimation du stock de carbone dans les 30 premiers centimètres du sol

Pourquoi stocker du carbone dans les sols ?

Le stockage de carbone dans les sols offre de multiples avantages environnementaux et économiques.

Sur le plan environnemental, il contribue à la réduction des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Grâce aux pratiques telles que l’agroforesterie ou le reboisement de zones déboisées, il est possible d’atténuer l’accumulation de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique.

De plus, des sols riches en matière organique soutiennent une biodiversité plus riche, améliorent la structure et la fertilité du sol, et augmentent la capacité des terres à retenir l’eau, réduisant ainsi les risques d’érosion ou de sécheresse.

Sur le plan économique, l’adoption de pratiques favorisant le stockage de carbone dans les sols peut se traduire par une meilleure résilience de l’exploitation agricole et potentiellement des rendements agricoles plus élevés et plus stables pour les agriculteurs. Ces pratiques peuvent également permettre la diminution des besoins en engrais chimiques et une meilleure résilience face aux aléas climatiques.

Les crédits carbone

Les porteurs de projets qui souhaitent diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou stocker du carbone dans les sols peuvent obtenir des « crédits carbone » à condition que leur initiative réponde à certaines exigences spécifiques.

Un crédit carbone équivaut à une tonne de CO2 évitée ou séquestrée.

Par exemple :
Un projet d’agriculture régénérative qui améliore la capacité d’un champ à stocker du carbone dans le sol, et en stockerait 100 tonnes, pourrait se voir attribuer 100 crédits carbone, à condition de répondre aux critères requis pour le programme de crédits carbone.

Ces crédits peuvent ensuite être commercialisés sur le marché carbone volontaire, représentant ainsi une opportunité de revenus supplémentaires pour les agriculteurs. Ils peuvent être acquis par des sociétés engagées de manière volontaire ou, dans certains cas, de manière réglementée dans le financement de projets favorables à l’environnement.

Pour de nombreuses entreprises, l’achat de crédits carbone s’intègre dans une stratégie globale visant à compenser leurs propres émissions de gaz à effet de serre.