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La surveillance des cultures : quels outils pour lutter contre les bioagresseurs ?


Dans un contexte où l’optimisation des rendements et la qualité des récoltes sont primordiales, les bioagresseurs représentent une réelle menace. La surveillance rigoureuse des cultures émerge comme une nécessité, mobilisant des méthodes et des outils dédiés à la veille sur la présence de ces bioagresseurs et de leurs dégâts.

La surveillance des cultures

La surveillance régulière des cultures, dès le début de l’année et tout au long de la saison, est cruciale pour prévenir l’apparition de bioagresseurs et minimiser les interventions et emploi de produits phytosanitaires. 

Cette démarche implique l’observation, l’évaluation et l’analyse de l’état de santé des cultures, permettant ainsi une détection précoce des menaces potentielles. Il est recommandé de consulter fréquemment les données et les conseils régionaux fournis par les conseillers agricoles et les organismes spécialisés, comme les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) et les modèles épidémiologiques. 

Réaliser régulièrement des tours de plaines dans les parcelles et documenter les observations dans un outil de surveillance, permet d’enrayer le développement des maladies ou la diffusion des ravageurs, et d’augmenter l’efficacité des traitements afin de limiter le risque de développement de résistances. 

Quels outils pour lutter contre les bioagresseurs ? 

Pour lutter efficacement contre les bioagresseurs, une variété d’outils et de méthodes peuvent être utilisées, allant des solutions traditionnelles (BSV) aux outils digitaux (application de surveillance). Voici un aperçu des outils disponibles :

  • Surveillance et modélisation prédictive : pièges à insectes et drones équipés
  • Biologie moléculaire : séquençage d’ADN, identification des pathogènes
  • Contrôle biologique : ennemis naturels des bioagresseurs ex : insectes auxiliaires
  • Outils numériques : Des applications mobiles et des plateformes en ligne

Disponible sur les stores, Companion by Smag est une application gratuite qui permet de partager vos observations de tour de plaine. Visualisez en temps réel la situation parasitaire observée par les autres utilisateurs proches de votre exploitation et obtenez une information précise et locale.

Ces outils, peuvent aider à minimiser les impacts sur les cultures tout en réduisant la dépendance aux pesticides chimiques et en préservant la biodiversité et la santé des écosystèmes.

Les bioagresseurs

Définition : Les bioagresseurs, appelés aussi « ennemis des cultures », sont des organismes vivants qui causent des dommages aux plantes cultivées ou aux récoltes et sont susceptibles de causer des pertes économiques. 
Ils peuvent être des maladies (agents phytopathogènes), des ravageurs ou des plantes adventices.

Les maladies

Le Mildiou

Mildiou

Le Mildiou est maladie causée par des micro-organismes (champignons) appartenant à différents genres ( Peronospora, Plasmopara…).

Symptômes

Apparition de taches vert pâle à brunes sur la face supérieure des feuilles, avec un duvet blanc sur la face inférieure, correspondant à la fructification du pathogène. Les tissus finissent par se dessécher.  

Prévention

La surveillance régulière des cultures et l’application préventive de mesures de contrôle peuvent grandement diminuer les risques d’infection.

Contrôle

L’application de fongicides peut être nécessaire pour protéger les cultures susceptibles. Cependant, il est crucial de suivre les recommandations des Bulletins de Santé du Végétal pour appliquer les traitements de manière judicieuse et efficace, et de respecter les rotations des classes de produits pour éviter le développement de résistances.


Ces pathogènes se développent et se propagent dans des conditions d’humidité élevée et de températures modérées, rendant les cultures particulièrement vulnérables dans de telles conditions climatiques. 

La Fusariose du blé

La Fusariose du blé

La fusariose du blé, ou “blé fusarié”, est une maladie fongique principalement causée par complexe d’espèces de champignons (Fusarium).

Symptômes

Grains décolorés, allant du rose au blanc, et peuvent être partiellement ou totalement avortés. La présence de mycélium rose ou orange sur les épis est également un indicateur de l’infection.

Prévention

Le maintien d’une bonne santé des cultures par une gestion adéquate de l’irrigation et de la fertilisation peut réduire la susceptibilité des plantes à l’infection.

Contrôle

L’application de fongicides peut être efficace, particulièrement lorsqu’elle est réalisée au moment optimal pour protéger les épis durant la floraison. Toutefois, cette approche doit être utilisée judicieusement et en complément d’autres pratiques de gestion intégrée des maladies. 


Ces champignons attaquent les épis du blé, et d’autres parties de la plante, entraînant des pertes de rendement et une réduction de la qualité du grain.

Les ravageurs 

Puceron des épis sur blé et orge

Puceron des épis sur blé et orge

Les pucerons des épis ou “puceron du blé,” sont les principaux ravageurs de blé et d’orge au printemps. Ces insectes se nourrissent de la sève des plantes.

Symptômes

Affaiblissement général de la plante, des feuilles et des épis collants dus à l’excrétion de miellat par les pucerons. Les pucerons, verts, jaunes ou parfois noirs, sont facilement reconnaissables à leur corps mou et leurs cornicules à l’arrière de leur abdomen. 

Prévention

La rotation des cultures et la gestion des résidus de récolte peuvent aider à réduire les populations de pucerons en éliminant leurs habitats et sources d’alimentation. 

Contrôle

L’application d’insecticides peut être nécessaire pour contrôler les infestations sévères. Cependant, il est crucial de choisir des produits sélectifs pour minimiser l’impact sur les insectes auxiliaires et de respecter les rotations de produits pour éviter le développement de résistances. 


La présence de pucerons peut entraîner une réduction du rendement et de la qualité des grains pouvant atteindre 30 q/ha dans les cas les plus graves d’infestation. 

La petite altise du colza

La petite altise du colza

La petite altise du colza, ou “Psylliodes chrysocephala” est un coléoptère qui cause des dommages significatifs, aux semis et aux jeunes plants, en se nourrissant des feuilles.

Symptômes

Trous et des lacérations dans les feuilles, causés par l’alimentation des adultes. 

Prévention

La rotation des cultures est une stratégie efficace pour rompre le cycle de vie des altises. Le travail du sol après la récolte peut aider à réduire la population en exposant les adultes et les larves aux prédateurs naturels. 

Contrôle

L’utilisation d’insecticides peut être envisagée en cas d’infestation sévère, mais elle doit être effectuée de manière ciblée et en respectant les seuils d’intervention pour minimiser l’impact sur les auxiliaires et l’environnement.


Les larves, quant à elles, s’attaquent aux racines, ce qui peut affecter le développement des plantes et réduire les rendements. 

Les adventices

Le gaillet gratteron

Le gaillet gratteron

Le gaillet gratteron ou “Galium aparine” est une mauvaise herbe annuelle courante dans de nombreux systèmes agricoles et fortement nuisibles.

Symptômes

Tiges vertes, quadrangulaires et grimpantes, qui peuvent atteindre jusqu’à plusieurs mètres de long.

Prévention

Maintenir des champs propres et bien entretenus est crucial pour prévenir l’infestation par le gaillet gratteron. La rotation des cultures et le travail du sol peuvent aider à réduire la banque de graines dans le sol. 

Contrôle

L’application d’herbicides peut être nécessaire dans les cas d’infestation sévère, en particulier dans les grandes cultures où le désherbage mécanique est moins pratique. 


Reconnaissable à ses tiges fines et longues qui s’accrochent à d’autres plantes, elle entraîne des pertes de rendements dès 2 pieds/m². 

Le vulpin

Le vulpin

Le vulpin est reconnu pour sa capacité à concurrencer les cultures pour l’eau, la lumière et les nutriments, réduisant ainsi les rendements et pouvant entraver la récolte en raison de sa présence dans les champs.

Symptômes

Tiges dressées pouvant atteindre 30 à 80 cm de hauteur, selon les conditions de croissance.

Prévention

La rotation des cultures et le labour sont des pratiques efficaces pour perturber le cycle de vie du vulpin et réduire sa banque de graines dans le sol.

Contrôle

L’utilisation d’herbicides est une méthode courante pour lutter contre le vulpin dans les cultures de céréales. Cependant, la résistance aux herbicides est devenue un problème majeur, nécessitant une gestion prudente et l’utilisation de produits avec différents modes d’action.


Avec 26 pieds par m², c’est 5% du rendement du blé qui est affecté.  

Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV)

Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV) permet de surveiller et de communiquer sur l’état sanitaire des cultures. Il est indispensable à la gestion des ravageurs et des maladies, accompagnant les agriculteurs et techniciens agricoles dans la prise décisions.

Le Bulletin de Santé du Végétal (BSV)

Le BSV repose sur un réseau de surveillance et d’expertise. Il est constitué d’observateurs de terrain (agriculteurs, techniciens, chercheurs), de stations météorologiques et de laboratoires d’analyse.

L’objectif du Bulletin de Santé du Végétal est de communiquer sur 3 points : l’état sanitaire des cultures, l’évaluation du risque phytosanitaire et les messages réglementaires.

L’élaboration d’un Bulletin de Santé du Végétal s’appuie sur trois principales sources d’information : 

  • Les observations sur le terrain  
  • Les données de modélisation 
  • Les analyses biologiques en laboratoire. 

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