Tout savoir sur les jachères : date de broyage et réglementations
Les jachères : définitions
La jachère consiste à laisser une parcelle de terre en repos, sans culture principale, pendant une période donnée. Cette technique vise à régénérer les sols, réduire l’érosion et favoriser la biodiversité.
Il existe différents types de jachères, répondant à des objectifs variés, qu’ils soient environnementaux, économiques ou liés à des obligations réglementaires.
Les différents types de jachères
Il existe plusieurs types de jachères, allant de la jachère nue, laissée sans culture pour permettre au sol de se reposer, à la jachère végétalisée, ensemencée avec des plantes spécifiques pour améliorer la fertilité et la biodiversité. Voici quelques exemple :
Jachère nue ou classique :
La jachère classique se caractérise par un repos total du sol, sans plantation particulière. Souvent utilisée pour laisser les terres se régénérer, elle permet une diminution de l’épuisement des sols et peut inclure des pratiques de déchaumage ou des semis pour prévenir les adventices.
Jachère fleurie permanente :
Cette forme de jachère implique de semer des mélanges de fleurs adaptées aux sols et climats locaux. Les objectifs principaux sont d’encourager la biodiversité en attirant des pollinisateurs et des espèces auxiliaires.
Parmi elles, la jachère mellifère occupe une place essentielle, car elle est spécialement composée de plantes riches en nectar et en pollen, favorisant ainsi les abeilles et autres insectes pollinisateurs.
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Date de broyage des jachères
Pour respecter les directives environnementales et réglementaires, le broyage des jachères est encadré. Généralement, le broyage est interdit entre le 15 mai et le 1ᵉʳ juillet, afin de protéger la faune qui y trouve refuge, notamment les oiseaux et les insectes pollinisateurs.
Réglementation PAC pour les jachères
Les exploitants agricoles bénéficiant des aides de la PAC et soumis à la norme BCAE 8 (Bonne Condition Agricole et Environnementale) doivent respecter un seuil minimal d’éléments favorisant la biodiversité sur leurs parcelles. Lors de leur déclaration PAC, ils ont le choix entre deux options :
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- Option 1 : Allouer au moins 4 % des terres arables à des infrastructures agroécologiques (IAE) et/ou à des surfaces en jachère.
- Option 2 : Consacrer un minimum de 7 % des terres arables à des IAE, des terres en jachère, ainsi qu’à des cultures dérobées et/ou des cultures fixatrices d’azote, avec l’obligation que 3 % minimum soient dédiés spécifiquement aux IAE et aux jachères.
Afin d’être éligibles au titre de la norme BCAE 8, les cultures dérobées et les plantes fixatrices d’azote ne peuvent recevoir aucun traitement phytosanitaire entre le moment de leur semis et celui de la destruction du couvert.
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Impact sur les subventions et primes
Les terres en jachère comptent souvent comme des surfaces d’intérêt écologique (SIE) dans le cadre de la PAC. Cette désignation peut augmenter les subventions perçues par l’agriculteur, à condition de respecter les bonnes pratiques agricoles et environnementales.
Primes et aides pour les jachères
Montant des primes PAC pour les jachères
Les primes pour les terres en jachère varient selon les régions et les politiques nationales, mais elles s’inscrivent dans le cadre des aides découplées ou des paiements verts (paiements en faveur de pratiques respectueuses de l’environnement).
Dans le cadre de la PAC 2023-2027, les jachères sont directement liées à la voie des Éléments favorables à la biodiversité de l’éco-régime.
Jachères éligibles dans la voie « Éléments favorables à la biodiversité » :
- Jachères environnementales (jachères nues, jachères mellifères, faunistiques, floristiques).
- Jachères SIE (Surfaces d’Intérêt Écologique), déjà valorisées dans la PAC précédente.
- Jachères longues (plusieurs années) qui favorisent l’habitat des pollinisateurs et de la petite faune.
Conditions d’éligibilité
Pour bénéficier des aides PAC, il faut respecter plusieurs conditions :
- Maintenir la jachère sur une période minimale définie.
- Respecter les périodes de non-intervention pour préserver la faune.
- Déclarer les parcelles dans le registre officiel des surfaces d’intérêt écologique.
En soutenant des pratiques favorables à l’environnement, les agriculteurs peuvent accéder à des financements supplémentaires pour compenser les coûts et encourager une agriculture durable.
Conseils pratiques pour gérer vos jachères
Terre en jachère : que planter et pourquoi ?
Pour optimiser les bénéfices écologiques et économiques, il est conseillé de semer des plantes adaptées, comme des légumineuses (trèfle, luzerne) qui enrichissent le sol en azote ou des fleurs sauvages qui attirent les pollinisateurs.
Plantes adaptées (jachère fleurie et options locales)
Un mélange de fleurs locales, tel que le bleuet, le coquelicot ou la phacélie, peut être idéal. Ces espèces favorisent la biodiversité, améliorent la structure du sol et répondent aux exigences des politiques environnementales.
Fleurs et biodiversité : le rôle écologique des jachères
Les jachères sont bien plus qu’un simple repos pour les sols : elles agissent comme des réservoirs de biodiversité. Les mélanges fleuris attirent les pollinisateurs, les insectes auxiliaires et les oiseaux, contribuant à un écosystème agricole résilient. Elles participent également à la lutte contre le réchauffement climatique en augmentant la couverture végétale et en réduisant les émissions liées à l’exploitation intensive.
En conclusion, les jachères sont un atout majeur pour l’agriculture durable. Bien gérées, elles combinent avantages écologiques, primes financières et amélioration des terres agricoles. Une bonne planification et un respect des réglementations permettent aux agriculteurs de tirer le meilleur parti de cette pratique tout en soutenant l’environnement.
