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Vendre en circuit court en temps qu’agriculteur


Introduction

Suite logique de la période covid, véritable prise de conscience ou effet de mode, le circuit court a le vent en poupe. De plus en plus de consommateurs sont soucieux de la qualité et de la provenance des produits qu’ils consomment et certains d’entre eux sont tentés de se détourner des grandes surfaces au profit des circuits courts. Et ça marche ! Notion de proximité, de traçabilité et de transparence séduisent une nouvelle génération en recherche d’aliments sains et produits selon des modes de culture et d’élevage durables.

Qu’est-ce que le circuit court ?

Le ministère de l’Agriculture définit le circuit court comme : « un circuit de distribution dans lequel intervient au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur ».

Pour valoriser leur production, certains exploitants agricoles optent pour la commercialisation directe de leurs produits. Cette commercialisation peut se faire seule c’est-à-dire directement à la ferme, en point de vente collectif, sur des marchés ou dans les foires et les salons. D’autres choisissent la vente indirecte avec la restauration (traditionnelle ou collective) ou en travaillant avec un commerçant. L’économie collaborative à l’image du cofarming se développe aussi dans ce secteur grâce à des initiatives comme des associations ou des plateformes en ligne permettant de favoriser les échanges directs entre producteurs locaux et communautés de consommateurs.

Les producteurs peuvent garantir la qualité de leurs produits en appliquant le cahier des charges de certains labels comme le label agriculture biologique ou le Label Rouge qui bénéficie d’une très forte notoriété auprès des consommateurs. Ce changement de mode de commercialisation est aussi l’occasion pour certains de mettre en place des pratiques plus vertueuses et plus respectueuses de l’environnement en optant pour l’agriculture biologique.

un produit de bonne qualité au prix juste grâce au circuit court

Vendre en circuit court : avantages et inconvénients

Opter pour le circuit court peut parfois s’avérer plus risqué avec de lourdes responsabilités tout en procurant une plus grande autonomie. Les exploitants sont au contact direct du consommateur et doivent anticiper leurs attentes et comportements.

Quels sont les avantages et les inconvénients pour les agriculteurs d’un tel mode de commercialisation ?

Avantages

  • Rétablir la relation directe entre le producteur et le consommateur : Le circuit court permet d’établir un contact étroit avec les producteurs et agriculteurs locaux en responsabilisant le consommateur dans ses décisions d’achat. Cet échange repose sur l’authenticité et la proximité des liens créés permettant aux clients de découvrir les valeurs soutenues dans le circuit court.
  • Encourager l’économie locale : Un nombre limité d’intermédiaires encourage une meilleure valorisation des produits. En effet, les producteurs sont ainsi moins frappés par les fluctuations et les crises du marché et peuvent vendre des denrées alimentaires à des prix équitables moyennant une rémunération attrayante.
  • Enjeu environnemental : Même si circuit court n’est pas nécessairement synonyme de commerce de proximité, il peut néanmoins s’avérer bénéfique pour l’environnement. On encourage ainsi la consommation de produits de saison cultivés a minima dans la même région sans importer des produits de l’autre bout du monde.

Inconvénients

  • Nécessité de travaux d’aménagement : Pour développer une nouvelle activité il est parfois impératif d’équiper son exploitation de nouveaux locaux destinés au stockage en chambre réfrigérée ou à température ambiante, d’un laboratoire de transformation ou encore un point de vente pour accueillir la clientèle … Ces aménagements peuvent rapidement s’avérer coûteux. A cela s’ajoutent des demandes d’agrément indispensable à l’activité et le respect d’une réglementation stricte.
    L’exploitant doit aussi dans certains cas s’équiper de nouveaux matériels pour ses déplacements sur les marchés par exemple comme les camionnettes frigorifiques pour livrer sans rompre la chaîne du froid, etc.
  • Augmentation de la charge de travail : En plus du travail d’exploitant s’ajoute au quotidien une multitude d’autres métiers pour faire vivre cette nouvelle activité comme le transport, la comptabilité, la transformation des aliments, la gestion du personnel … Ces nouveaux métiers ne s’improvisent pas et peuvent rapidement priver l’exploitant de son précieux temps.
comment s'engager dans la démarche HVE ?

Mettre en place la vente directe : nos conseils

  • Analyser son marché

Avant toute chose, il est important de comprendre le marché sur lequel on évolue et d’établir un business plan. Ce document formalise par écrit la prévision de croissance de l’entreprise. Il permet de définir les objectifs ainsi que les méthodes et les délais nécessaires pour les atteindre.

En prenant en compte toutes les dépenses directes et indirectes du projet comme les transports, le stockage, la communication, etc.

  • Estimer et financer son projet de vente directe

Après avoir défini le cadre de son projet, vient l’heure de l’estimation des coûts avec la capacité de financement en fonction du montant et de la nature de l’apport. Le financement peut se faire grâce aux banques, au financement participatif et parfois à l’aide de subventions sur les territoires.

Certains organismes comme la MSA peuvent proposer des solutions d’accompagnement pour la conception de nouveaux projets permettant de soutenir la filière agricole locale.

  • Définir sa gamme de produit

Il faut définir le type de produits que vous souhaitez proposer à la vente, estimer les quantités nécessaires et les prix de chaque produit. Cet exercice peut s’avérer compliquer. En effet, les ventes sur les marchés ou directement à la ferme peuvent être soumises à des fluctuations importantes suivant la saison, les jours fériés …  Ce n’est que grâce à l’expérience que le producteur pourra suffisamment anticiper les ventes et optimiser les stocks.

  • Valoriser sa production

Les logiciels de gestion d’exploitation vous permettent de justifier de vos bonnes pratiques culturales et ainsi d’obtenir la certification agriculture biologique ou des labels qui sont très largement plébiscités chez le consommateur.

  • Communiquer efficacement

En plus du métier de vendeur, l’exploitant doit aussi pouvoir communiquer efficacement sur son entreprise en choisissant les canaux les plus adaptés. Par exemple vous pouvez développer un site internet racontant l’histoire de votre exploitation et la naissance de votre projet. Une page Facebook peut aussi s’avérer nécessaire pour communiquer sur d’éventuelles promotions ou nouveautés.

Pensez aussi à signaliser sur le bord de la route que vous proposez de la vente directe, cela permet au consommateur de situer votre lieu d’activité.

  • Diversifier les débouchés

Vous pouvez aussi penser à diversifier les débouchés en proposant vos produits aux restaurants locaux, dans les services de restauration collective, lors de manifestations locales …

En conclusion, si vous aimez l’indépendance, que vous souhaitez diversifier votre activité et que le contact client ne vous fait pas peur, la vente en circuit court est faite pour vous.

une échoppe pour vendre directement
au consommateur